Le Temple des Lamas
雍和宫
Le Temple des Lamas (雍和宫 en chinois mandarin) est le plus grand temple de bouddhisme tibétain de Beijing. Son nom signifie Le Temple de l'Harmonie.
Situation du Temple des Lamas
Le Temple des Lamas se situe au nord-est de Beijing au 12 Yonghegong dajie (N°12 avenue du Temple de l'Harmonie), rue orientée nord-sud. Il est desservi par les lignes de Bus n° 13, 116, 62 et 406. Le métro dessert également le temple à la station Yonghegong.
Histoire du Temple des Lamas
Le palais fut construit en 1694 par l'empereur Kangxi des Qing comme résidence pour son fils le prince Yin Zhen. Lorsque ce dernier lui succéda sur le trône en 1723, le nouvel empereur s'installa dans la Cité Interdite, il prit le nom de Yong Zheng et rebaptisa son ancienne demeure le Palais de l'Harmonie. Il fit aussi remplacer les tuiles en céramiques vertes par des jaunes, la couleur impériale. En 1744, son successeur, l'empereur Qianlong transforma le palais en lamaserie en l'offrant au moines tibétains. En 1949 le Temple des Lamas fut déclaré monument national en raison de son importance historique.
Il survécut à la Révolution culturelle. En 1979, d'important travaux de restauration furent entrepris et des moines originaires de Mongolie intérieure furent invités à y résider. On y étudie le tibétain et les liturgies secrètes de l'ordre Gelukpa. La traduction littérale de Gelupkpa est « modèle de vertu ». Nom de l’ordre réformé de la plus importante école lamaïste au Tibet et en Mongolie. Elle fut fondée au XIVe siècle par Tsongkhapa, moine qui entendait restaurer l’éthique ascétique prônée par le Bouddha historique. La coiffe de cérémonie de leurs dignitaires a valu aux Gelukpa le surnom de « Bonnets jaunes » en Occident. C’est à cette école qu’appartiennent les grands rinpochés comme le Dalaï lama.
Visite du Temple des Lamas
Le Temple des Lamas est composé d'un crescendo d'édifices auxquels on accède par une série de portiques.
La première porte est la Porte de l'Harmonie (Yonghemen) de style Ming avec de belles tuiles vernissées jaunes et vertes.
Le chemin mène ensuite à deux pavillons de longévité incrustées de symboles bouddhiques de longue vie : à gauche le Pavillon du Tambour et à droite le Pavillon de la Cloche. On arrive ensuite dans une salle qui est dédiée à Maitreya, le bouddha du futur en bois doré, qui accueille les fidèles à l'entrée du temple. Selon le bouddhisme, le monde est divisé en quatre mondes protégés par quatre gardiens. Ici, les quatre gardiens en terre cuite polychrome écrasent les diables sous leurs pieds et protègent Maitreya. Derrière ce dernier se trouve une statue en bois de santal de Weituo, l'un des gardiens du bouddhisme.
Nous sortons derrière Weituo et nous nous trouvons dans une cour intérieure avec un pavillon au centre érigé par Qianlong en 1792 et qui raconte en chinois, mandchou, mongol et tibétain l'histoire de la lamaserie. Le brûle-encens devant la stèle date de 1748. De chaque côté de la cour nous trouvons des salles consacrées à l'étude de la philosophie bouddhique, de la médecine, de l'ésotérisme et des mathématiques.
Nous arrivons ensuite ensuite à la Salle de l'Harmonie (Yonghedian). Elle abrite trois bouddhas en bronze qui sont les bouddhas du passé, du présent et du futur. Les socles sont en forme de lotus symbole de pureté : les pétales de lotus sont couvertes de minuscules billes de cire qui empêchent la boue de s'y accrocher, ainsi, même si le lotus pousse dans une eau très salle, la fleur reste toujours propre. Le bouddha du milieu est entouré de deux disciples. Devant sont installés un brûle parfum, un candélabre, et des vases de fleurs en émail cloisonné. Sur chaque côté, neuf arhats (= celui qui a atteint le plus haut degré de sagesse) symbolisent le bouddha militaire et assurent une protection. Cette salle contient aussi des tambours, des moulins à prières et de belles tankas (représentation stéréotypée de bouddha).
Nous sortons ensuite et nous entrons dans une cour avec un bouddha à quatre faces en bronze doré venant de Thaïlande.
Nous entrons ensuite dans la Salle de la Bénédiction éternelle qui était autrefois la chambre à coucher du prince Yong Zhen. Cette salle abrite à présent les trois bouddhas de la Longévité au centre, de la Médecine à gauche et du Rugissement du Lion (pour faire peur au mauvais esprits) à droite. Il y a aussi deux bouddhas femmes. Celle de gauche est fait de 6000 morceaux de soie cousus ensemble.
Nous passons encore une cour et nous arrivons à la Salle de la Roue de la Loi (Falun dian). C'est la salle la plus spectaculaire du monastère. Elle fut édifiée en 1694 et dédiée à Tsongkhapa (1357-1419), le fondateur de la doctrine réformée des bonnets jaunes (Gelukpa). C'est ici que se tiennent quotidiennement les services religieux. Au centre de la salle se dresse une immense statue de Tsongkhapa. Cette statue fut coulée en 1924. Sur les murs latéraux du temple, de nombreuses scènes de sa vie sont représentées. Devant la statue sont disposés les sièges des moines. Derrière, le mur des 500 arhats représente les disciples qui auraient mis par écrit les sutras énoncés par Sakyamuni.
Nous passons la dernière cour du Temple des Lamas et nous arrivons au pavillon des Dix mille Bonheurs (Wanfu ge) édifié en 1750. Cette salle est aussi appelée la Tour du Grand Bouddha. Elle abrite en effet une immense statue de Maitreya, haute de 26 m. Elle est sculptée dans un seul bloc de santal blanc ! C'est un cadeau du septième Dalaï Lama à l'empereur Qiaonlong.