L’écriture chinoise

L’unité de l’écriture chinoise est le caractère. Ce dernier est aussi appelé sinogramme, mais il n’est pas très correct de dire “signe”. On dénombre actuellement, dans les dictionnaires chinois, 214 caractères élémentaires appelés “clés”. En combinant ces clés, on peut former une multitude de sinogrammes. Le premier dictionnaire chinois, le Shuowen jiezi de Xu Shen, écrit aux environs de +100 contenait 9353 caractères répartis sous 540 clés. On en dénombre maintenant plus de 60 000. Mais ceci compte les variantes d’un même sinogramme. Le nombre total des caractères différents doit avoisiner les 20 000. Pour lire couramment le chinois actuel, il faut en maîtriser entre 2000 et 3000. Pour lire du chinois classique, il en faut 10 000.

Le chinois classique était la langue écrite utilisée depuis l’antiquité. L’usage d’écrire la langue parlée ne s’est vraiment diffusé que le siècle dernier avec la chute de l’empire.

Plus qu’une image, le caractère chinois est une suite de traits. L’ordre d’écriture des traits est très important, de même que le sens de chaque trait. Il est indispensable de respecter cet ordre. De même que si un chinois apprenait à tracer nos lettres à l’envers son écriture deviendrait bientôt illisible, celui qui écrit le chinois ne peut pas négliger cette règle. Sinon ce qu’il écrit n’est pas du chinois. Cela est d’autant plus important en calligraphie dans les styles de plus en plus cursifs tel que le style Courant et le style de l’Herbe.

Les sinogrammes peuvent être rangés en quatre grandes familles :

Les pictogrammes : ils représentent de manière stylisée ou symbolique une réalité. Par exemple le caractère "arbre" avec son tronc et ses branches :

Pictogramme arbre en chinois

Les idéogrammes : ce sont des associations d'idées à partir d'éléments simples. Par exemple le signe "forêt" est composé de deux arbres.

Pictogramme arbre en chinois

Les idéophonogrammes : ils sont composés d'un élément portant le sens et l'autre portant la prononciation.

Par exemple le caractère “maman” : Sinogramme Maman est composé à gauche du caractère femme : Sinogramme Femme et à droite de cheval : Sinogramme Cheval

Le caractère femme porte évidemment le sens. Le caractère cheval, prononcé « ma » porte le phonème. “Maman” se prononce aussi « ma », seul l’intonation change.

Les emprunts : des mots ne possédant pas de caractère, on emprunta des caractères de même prononciation que l'on modifia pour les distinguer.

Une chose encore très importante pour l’apprenti calligraphe : dans les années cinquante, les chinois de Chine continentale ont entrepris une simplification des caractères alors que les chinois de Hong Kong, Macao, Taiwan et ceux de la diaspora ont gardé les caractères classiques. On parle donc maintenant de caractères simplifiés et de caractères non simplifiés (ou caractères classiques). En calligraphie, on utilise plutôt les caractères classiques qui sont beaucoup plus esthétiques.