Le matériel de calligraphie chinoise
Le matériel de calligraphie chinoise est appelé les quatre trésors du cabinet de travail. Il s'agit du pinceau, du papier, de l'encre et de la pierre à encre.
I- Les pinceaux
La calligraphie chinoise utilise une immense variété de pinceaux. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le choix ne dépend pas d’un style de calligraphie que l’on veut pratiquer mais des dispositions du calligraphe : goûts, force, souplesse ou rigidité du poignet et du bras, etc.
Voici les trois modèles les plus utilisés, déjà présentés dans la page Matériel et supports de la rubrique Peinture chinoise:
- Le pinceau à poils de chèvre : Yang Hao.
- Le pinceau à poils de loup : Lang Hao.
- Le pinceau à poils de chèvre et de loup : Jian Hao. Constitué d’une couronne externe de poils souple de chèvre et d’une pointe intérieure de poils durs de loup, il allie les composantes des deux pinceaux précédents.
Note : Les pinceaux neufs sont raidis par une colle qui maintient la pointe afin de la protéger. Il faut alors dissoudre cette colle avec de l’eau tiède pour que les poils retrouvent leur souplesse.
Avant d’utiliser le pinceau, il faut un peu le mouiller avant de l’imbiber d’encre. On tapote ensuite légèrement le pinceau sur l’encrier pour enlever le surplus. Il ne faut pas charger ou vider le pinceau en tournant car cela déformerait la pointe.
II- Le papier
Pour s’entraîner à la calligraphie chinoise on utilise un papier assez grossier appelé Maobianzhi. Il est fabriqué avec des herbes. Il est d’une couleur jaunâtre. Ce papier bon marché permet de s’exercer à faible coût.
Pour une belle calligraphie on utilise les mêmes papiers que pour la peinture chinoise.
Il s’agit du papier de riz appelé Xuan Zhi. On en distingue deux sortes :
- Le papier absorbant (Shengxuan) est le plus utilisé.
- Le papier non absorbant (Shu Xuan), appelé aussi Fan Xuan est beaucoup moins employé.
III- L’encre
Traditionnellement, l’encre de chine se présente sous forme de bâtonnets moulés. La légende accorde son invention à Xing Yi 800 ans avant notre ère. Elle est composée de noir de fumée et d’un mélange de colle et de substances végétales. Le noir de fumée obtenu par la combustion de différentes matières (bois de sapin ou plusieurs sortes d’huile) permet de fabriquer des encres de qualités variées.
Cette encre de chine en bâtonnet est frottée sur une pierre à encre avec un peu d’eau. Plus on frotte, plus l’encre devient épaisse. On peut ensuite rajouter de l’eau pour obtenir les différentes nuances de densité que l’on retrouve en calligraphie
À présent, on utilise de l’encre liquide contenue dans des petits bidons. Elle est suffisamment dense pour être diluée et obtenir ainsi les différentes nuances. Il ne faut pas mépriser cette forme d’encre pour son aspect non traditionnel. Elle est de très bonne qualité et son aspect pratique lui vaut la préférence auprès de la majorité des calligraphes.
IV- La pierre à encre
Légèrement rugueuse, c’est sur elle que l’on délaie le bâtonnet d’encre avec de l’eau. Les plus répandues sont taillés dans la pierre mais les fouilles archéologiques ont permis de découvrir des encriers très anciens en jade, en laque, en métaux (bronze, argent ou fer) ou en porcelaine.
En elle-même, la pierre à encre du calligraphe est un objet d’art très précieux. Mais il n’est pas nécessaire de payer une fortune pour en acquérir une de bonne qualité. Il est toutefois préférable qu’elle soit munie d’un couvercle pour éviter que l’encre ne sèche.
Après chaque usage, la pierre à encre doit être lavé proprement avec de l’eau courante seulement. Il faut aussi laisser un peu d’eau dans le réservoir afin de préserver l’humidité de la pierre.