(555) E pense avec plusieurs commentateurs que les mots yeou-p'ing désignent « un écrivain appartenant à l'école appelée P'ing-kia, à l'école militaire », c'est-à-dire à la classe des auteurs qui ont écrit sur l'art militaire, et qui ont été, pour la plupart, des guerriers célèbres.
(556) Littéralement :« Je n'ose être l'hôte qui reçoit (en anglais : « host »), mais je suis l'hôte qui est reçu (en anglais : « guest ») ». Dans la société (chinoise) le premier donne l'exemple de monter, de descendre, de se lever, de s'asseoir, etc. le second se conforme à son exemple et l'imite ponctuellement.
E : Ici le mot tchou (vulgo « maître de la maison, hôte qui « reçoit ») désigne « celui qui commence l'attaque » ; le mot khe (vulgo « l'hôte qui est reçu ») « celui qui répond à l'attaque de son ennemi ».
Suivant Lin-hi-i, tout ce chapitre a un sens figuré. Il est destiné à montrer quelle doit être la conduite humble et réservée des hommes qui pratiquent le Tao.
(557) E : Il s'avance difficilement et se retire aisément, c'est-à-dire avec empressement. Il ne provoque point l'ennemi, seulement il répond à son attaque ; et, quoiqu'il réponde à son attaque, il ne désire point en venir aux mains avec lui. Il aime mieux fuir au loin pour éviter l'ennemi que de le chercher pour lutter corps à corps.
(558) C'est-à-dire être comme si l'on n'avait pas, etc. E : L'expression (prononcez : wou-hang) veut dire « ne pas avoir de rang à suivre. Le mot jing signifie « aller trouver » (adire).
Sou-tseu-yeou : Celui qui va en avant, a l'intention de combattre ; celui qui se retire, ne songe pas à combattre. Si un homme songe à ne pas combattre, quoiqu'il marche parmi les soldats, il est comme s'il n'était pas dans les rangs ; quoiqu'il ait des bras, il est comme s'il n'en avait pas à étendre ; quoiqu'il ait une arme, il est comme s'il n'en avait pas à saisir ; quoiqu'il ait des ennemis devant lui, il est comme s'il n'en avait pas à poursuivre.
E : Lao-tseu veut dire que si un guerrier peut agir ainsi, quoiqu'il combatte, il sera comme s'il ne combattait pas ; mot à mot, en latin : « Si ille qui armis utitur, revera hoc modo (agere) possit, quamvis utatur armis, (erit) quasi non uteretur (armis). »
(559) E : Le mot ngaï veut dire ici thse « affection (pour les hommes) ». Le Saint, dit Sou-tseu-yeou, regarde l'affection (pour les hommes) comme un trésor. Si l'on combat à la légère, c'est qu'on aime à combattre. Aimer à combattre, c'est se plaire à tuer les hommes. Par là, nous perdons presque les sentiments d'affection, d'humanité que nous devrions conserver comme un trésor.
(560) H : L'expression hang-ping désigne « deux armées d'égale force, dont l'une ne l'emporte pas sur l'autre, de manière que la victoire reste indécise ».
E : J'éprouve un sentiment de compassion qui m'empêche de tuer les hommes. Dès que ce sentiment de compassion s'est manifesté, le ciel et les hommes me prêtent leur secours ; quand je voudrais ne pas vaincre, je ne pourrais faire autrement.