(401) C : La Vertu dont parle ici l'auteur est la manifestation du Tao dans les créatures. C : Le Tao s'est répandu comme un fleuve, il s'est manifesté au dehors (dans les êtres) et est devenu la Vertu. E : Ce qui est vide, non-être, immatériel, s'appelle Tao ou la Voie ; ce qui transforme et nourrit toutes les créatures s'appelle te ou la Vertu.
(402) Littéralement : « Ils les manifestent par une forme, sous une forme matérielle ». Sur ce sens de we, vulgo res, ici « materia, corpus », voyez mon édition de Meng-tseu, liv. II, p. 84, l. 9.
Aliter A : La Vertu leur donne un corps et une figure.
Aliter H : Le Tao et la Vertu n'ont point de corps ; ils se manifestent par les êtres. Si l'homme ne connaît pas la grandeur du Tao et de la Vertu, pour en juger, il lui suffit de contempler les êtres.
(403) E regarde le Tao et la Vertu comme sujets des hing, manifester, et tch'ing, perfectionner. H : Le mot chi renferme l'idée de « presser, pousser avec force ». c'est-à-dire : « Par une force d'impulsion, ils les perfectionnent ou les conduisent à leur entier développement ». De même, si la force du printemps pousse les plantes, elles ne peuvent s'empêcher de naître ; si la force de l'automne pousse les plantes, elles ne peuvent s'empêcher d'arriver à leur maturité.
(404) E : Il n'y a pas un seul être qui, depuis sa naissance jusqu'à son entier développement, n'ait eu besoin du Tao et de la Vertu. C'est pourquoi tous les êtres les honorent et les révèrent pareillement.
(405) E : Il n'y a pas un seul être qui apporte sa noblesse en naissant. Pour que l'empereur soit révéré et entouré d'honneurs, il faut qu'il ait été institué par le ciel. Pour que les princes soient révérés et entourés d'honneurs, il faut qu'ils aient été institués par l'empereur. Mais le Tao et la Vertu n'ont pas besoin qu'on leur confère leur dignité et leur noblesse ; ils sont honorables par eux-mêmes.
(406) J'ai négligé de traduire hio-tchi « les nourrit », parce que cette pensée se trouve exprimée deux fois par les mots yo-tchi, yang-tchi.
(407) J'ai suivi E : Pou-tseu-sse.
(408) E : Quoiqu'il règne sur eux comme un prince, il les laisse suivre leur nature ; jamais il ne les a tenus sous ses lois. Telle est sa vertu dont le peuple est incapable de sonder la profondeur.
H explique autrement le mot tsaï : « Quoiqu'il soit le maître de tous les êtres, il ne se regarde pas comme leur souverain ».
(409) H : Le souverain de l'empire doit mettre toute sa gloire à s'attacher intimement au Tao et à vider son cœur (à se détacher de toutes les choses sensibles) pour parvenir au comble de la Vertu.