(176) E : Les six premières phrases (jusqu'à de là vient que) sont toutes des locutions empruntées aux anciens.
Suivant E, le mot khio (vulgo courbé) a ici le sens de kioue, « ce à quoi il manque quelque chose pour être entier », par exemple, la lune qui n'est pas encore dans son plein. Cette locution et la suivante doivent se prendre au figuré. (Conf. chap. XLI, XLV). E : Les six premières phrases sont expliquées plus bas par Lao-tseu, lorsqu'il dit : Il conserve l'Unité et il est le modèle du monde ; il ne se met pas en lumière, c'est pourquoi il brille, etc.
(177) E : Par exemple, le ver, tchi-ho, qui marche en se courbant et en s'allongeant.
(178) C : Lorsque la terre est basse et creuse, l'eau s'y amasse. Cette phrase veut dire (E) que celui qui s'humilie se voit bientôt élevé (littéral. « reçoit de l'augmentation »).
(179) E : C'est-à-dire celui qui recherche l'obscurité brille davantage de jour en jour.
(180) E : Chao-tse-te, c'est-à-dire : Il se fait une loi de chercher le résumé (l'essentiel). To-tse-hoe, c'est-à-dire : Celui qui a de vastes connaissances possède peu de choses importantes.
Par koua « choses peu nombreuses », et to « choses nombreuses », C entend les richesses, ou les connaissances qu'on acquiert par l'étude. Dans la pratique du Tao, dit-il, on n'a pas beaucoup de désirs, parce que le grand nombre de choses cause de la confusion. Si vous avez beaucoup de richesses, elles vous éblouissent ; si vous avez beaucoup acquis par l'étude, l'excès du savoir vous jette dans l'aveuglement.
H : Le Saint oublie la prudence, renonce à l'étude et applique son cœur à une seule chose ; c'est pourquoi il arrive au Tao. Aussi l'auteur dit : « Avec peu de désirs on acquiert (le Tao) ; leur grand nombre nous égare ».
Les hommes du siècle cherchent à connaître et à voir beaucoup de choses, mais ils ne font que s'éloigner du Tao. Voilà pourquoi l'auteur dit : « Le grand nombre (des choses ou des désirs) nous égare ».
(181) C : Il s'identifie avec le Tao, et alors il désire que tous les hommes suivent son exemple.
(182) E : Il ne se vante point et ne se met point en évidence.
(183) C : Il a du mérite et ne se glorifie pas, c'est pourquoi le monde lui renvoie (lui attribue) le mérite des grandes choses.
(184) B : Il est placé au-dessus des hommes et ne se prévaut point de sa prééminence.
(185) B : Il s'abaisse (littéralement, « se plie ») pour suivre, les avis des autres.
E : Nous disputons, parce que nous avons le moi (en allemand das Ich), c'est-à-dire notre individualité. Le Saint ne dispute point, parce qu'il est dégagé du moi. La plus belle vertu est d'être dégagé du moi ; et alors quel est l'homme de l'empire qui pourra disputer ou lutter contre nous ?
(186) Aliter B : Les hommes se réjouissent du fond du cœur et se soumettent sincèrement à lui. C'est au Saint qu'il faut en rapporter (koueï) le mérite.
Aliter C : Ils reviennent (koueï) à leur simplicité native.