Le livre de la Voie et de la vertu - Laozi (Laotseu) 道德经-老子

Chapitre 21

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孔得之容,唯道是从。
道之为物,唯恍唯忽。
忽恍中有象,恍忽中有物。
真冥中有精,其精甚真,其中有信。
自古及今,其名不去,以阅众甫。
吾何以知众甫之然?
以此。

Les formes visibles de la grande Vertu émanent uniquement du Tao.
Voici quelle est la nature du Tao.
Il est vague, il est confus.
Qu'il est confus, qu'il est vague !
Au dedans de lui, il y a des images.
Qu'il est vague, qu'il est confus !
Au dedans de lui, il y a des êtres.
Qu'il est profond, qu'il est obscur !
Au dedans de lui il y a une essence spirituelle. Cette essence spirituelle est profondément vraie.
Au dedans de lui, réside le témoignage infaillible (de ce qu'il est) ; depuis les temps anciens jusqu'aujourd'hui, son nom n'a point passé.
Il donne issue (naissance) à tous les êtres.
Comment sais-je qu'il en est ainsi de tous les êtres ? (Je le sais) par le Tao.

NOTES

(167) C'est-à-dire, tous les êtres visibles. E : Le mot kong veut dire « grand ». Depuis le ciel et la terre jusqu'aux dix mille êtres, toutes les choses qui ont un corps, une figure, et qui peuvent être vues, toutes ces choses, dis-je, sont les formes visibles (littéral. « le corps et la figure ») de la grande Vertu (c'est-à-dire du Tao). C'est uniquement du Tao qu'elles sortent.

Sou-tseu-yeou : Le Tao n'a pas de corps. Quand il s'est mis en circulation (dans l'univers), il est devenu la Vertu, et alors il a pris une figure. C'est pourquoi la Vertu est la manifestation du Tao. On peut conclure de là que les figures (les formes sensibles) de tous les êtres sont la manifestation du Tao dans les créatures.

(168) E : Les quatre épithètes hoang, ho, yao, ming « vague, confus, profond, obscur », renferment également l'idée d'invisible.

(169) A, C : Il est lui-même le modèle et l'image de tous les êtres.

(170) E : Le Tao n'a ni corps ni forme visible. Mais, quoiqu'on le dise incorporel, au dedans de lui il renferme réellement des êtres. C : Il fournit la substance de tous les êtres.

(171) B : [] « In medio ejus est spiritus ». C : Il est pur, il est un et sans mélange ; il est sans fard et sans ornements. E : Il est parfaitement vrai et exempt de fausseté.

(172) E : Les mots yeou-sin signifient « avoir, renfermer en soi un témoignage vrai, et ne pas faillir ». Aliter Sou-tseu-yeou : (Il est fidèle) et ne nous trompe pas. Liu-kie-fou : Il est fidèle et ne faillit pas ; il est éternel et immuable.

(173) E : Parmi tous les êtres, il n'y en a jamais eu un seul qui n'ait pas passé, c'est-à-dire qui n'ait pas eu une fin. Le Tao est le seul être dont on dise qu'il ne passe pas (littéral. « qu'il ne s'en va pas »).

B : Dans le passé, il n'a pas eu de commencement ; dans le futur, il n'aura point de fin. De tout temps il a été invariable. Il ne change point et se conserve éternellement ; c'est pourquoi Lao-tseu dit : Son nom n'a point passé.

(174) E : Le mot youe veut dire compter un à un des hommes qui sortent par une porte. Lao-tseu compare le Tao à une porte par laquelle passent tous les êtres pour arriver à la vie. Ce mot indique que tous les êtres sont venus l'un après l'autre par la Voie (par le Tao) ; mais le Tao ne s'en va pas avec eux. C'est pourquoi Lao-tseu dit : Depuis les temps anciens jusqu'à nos jours, son nom n'a pas passé.

Ibid. L'expression tchong-fou désigne le ciel et la terre ainsi que tous les êtres. Li-si-tchaï et quelques autres interprètes ont expliqué youe par « voir », et le mot fou par « commencement ». — « Voici comment le Saint peut voir (youe) le commencement (fou) de tous (tchong) les êtres, et connaître d'où ils viennent... »

Le lecteur remarquera que cette explication de youe l'obligerait de faire rapporter ce verbe au Saint, et non au Tao, comme nous l'avons fait d'après l'exemple de Sie-hoeï (E).

(175) E : Par quel art le sais-je ? Je le sais uniquement par le Tao. En effet, comme ils émanent tous ensemble du Tao, dès que je possède la mère, je connais ses enfants. — Le mot mère désigne le Tao, et le mot enfants, les êtres qui émanent de lui.